Les Français devront dans quelques semaines élire un nouveau Chef de l’État. Face à cette échéance cruciale, la société française semble n’avoir jamais été dans un tel désarroi. Pour beaucoup de Français, le tableau des candidats proposé aux électeurs leur semble peu réjouissant et tout semble indiquer que les Français, seront donc contraints, une fois de plus, à confier les clés de l’État, à un président élu par défaut… La crise de régime s’accélère et la France, elle, s’enfonce chaque jour un peu plus .
Deux cent vingt-deux ans après la Révolution, les carences de notre république sont patentes. Des gens de gauche se prennent même à rappeler les mérites de notre ancienne monarchie ! Cela ne cesse d’ailleurs pas d’étonner en des temps où l’on n’a jamais autant exalté la République et les « valeurs républicaines ». Faut-il voir là le chant du cygne d’un régime aux abois ? Nos politiciens louant sans cesse la République ressembleraient alors à l’orchestre du Titanic jouant à pleine puissance pour tenter de conjurer l’angoisse des passagers devant l’imminence du naufrage. Mais on ne colmatera pas les brèches sans changer de cap. Où l’on découvre alors une évidence : le meilleur des systèmes politiques n’est pas forcément celui qu’on croit.
LA MONARCHIE PRÉSERVE DU CLIMAT DE GUERRE DES DÉMOCRATIES PARTISANES.
L’avènement d’un roi découle de sa qualité d’héritier direct de la couronne dans l’ordre de primogéniture et non d’une lutte électorale entre candidats de partis opposés. Ce mode de dévolution du pouvoir préserve l’État des conséquences néfastes des changements d’orientation politique inspirés par des idéologies, des principes et des programmes opposés. Elle couronne en quelque sorte la vie démocratique du pays. Le pays ne se divise pas en camps ennemis à chaque nouvelle élection et ne s’exténue pas dans des luttes internes, facteurs de haine.
LA MONARCHIE ÉQUILIBRE LES RAPPORTS DE FORCES.
Quand elle n’est dépassée par aucun principe supérieur, la démocratie livrée à elle-même contient les ferments de sa perte. Car la loi du nombre lui permet de soumettre les minorités. Lors de l’élection présidentielle, la minorité qui subsiste peut représenter jusqu’à 49 % des Français ! Elle fracture donc le pays en deux et transforme structurellement les citoyens en frères ennemis. À l’inverse, le roi, au sommet de l’échiquier politique, représente l’intégralité de ses sujets, sans clivages.
LA MONARCHIE EST CONSENSUELLE.
Élire un président, c’est comme donner le match à arbitrer au capitaine de l’une des deux équipes en lice. On doute forcément de sa partialité. A l’inverse, le roi n’étant pas le chef d’un parti et n’ayant pas conquis le pouvoir à l’issue d’une compétition qui a divisé son peuple, jouit de la confiance spontanée de tous les Français.
LA MONARCHIE GARANTIT L’UNITÉ DE LA NATION.
L’existence d’une même famille royale à la tête de la nation renforce puissamment son identité qui, en république, est beaucoup plus abstraite, indistincte et insaisissable. Une dynastie familiale ancre profondément un peuple dans l’histoire et rend sensible sa continuité à travers les siècles.
LA MONARCHIE RESPECTE L’INTÉGRITÉ DE SES SUJETS.
Elle permet à chacun de retrouver son unité morale par le sentiment de sa place dans l’histoire et dans sa terre natale, avec et parmi ses compatriotes. En incarnant l’identité de la nation dans sa continuité historique, l’institution monarchique permet à l’individu de préserver ou de retrouver la sienne. Ce qui est impossible avec la mystique républicaine qui donne une vision tronquée de l’histoire de France en faisant remonter toutes ses valeurs à la révolution de 1789, voire à celle de 1793. L’identité de la France est ainsi confondue avec celle de la République, fondée sur la négation du passé monarchique et chrétien de notre pays. La conception de notre identité collective relève ainsi d’une option idéologique et partisane. Elle est donc différente d’un parti à un autre, d’un individu à un autre, susceptible de se modifier suivant l’évolution des idées.
LA MONARCHIE SAIT D’OÙ ELLE EST ET OÙ ELLE VA.
Faute d’un symbole charnel et spirituel de la continuité de la nation dans le temps, nos compatriotes ne savent plus ce qu’ils sont, d’où ils viennent, où ils vont, ignorent leur passé ou en ont une idée erronée, se trompent sur leur avenir, se montrent incapables de le préparer et voient dans les évolutions l’occasion d’une révolution culturelle. Ainsi en est-il allé du mariage pour tous conçu en France comme un instrument de subversion morale, ce qu’il n’est pas au Royaume-Uni – bien qu’il y soit condamnable -, ou de notre culte frénétique de la « diversité » et du pluralisme ethnoculturel qui nous ramène à l’Empire romain d’Occident du Ve siècle.
LA MONARCHIE PRÉSERVE DES DÉRIVES AUTORITAIRES.
Toutes les républiques européennes proclamées depuis le XIXe siècle ont dégénéré en dictatures : Italie (Mussolini), Portugal (Salazar), Espagne (Franco), Allemagne et Autriche (Hitler), Russie (Staline)… En revanche, aucun des royaumes n’a dérapé de la sorte dans la toute-puissance politique. Étrange, non ?
LA MONARCHIE A UNE VISION DE LONG TERME DANS TOUS LES DOMAINES.
Vaut-il mieux dépenser l’argent public en bâtissant des châteaux comme Versailles ou en commandant des sondages d’opinion mesurant la cote d’impopularité d’un président ? Le temps paraît donner raison à la première option. Sans cette clef de voûte indispensable qu’est la monarchie, notre pays dérive à tous les vents, à la manière d’un bateau démâté. La Révolution et la République ont transformé le majestueux navire de la France en radeau de la Méduse transportant une population perdue, hagarde et dépenaillée. Et le fait est d’autant plus remarquable que la monarchie française, de par l’absolue continuité familiale qui la caractérisait (la race capétienne régna sans discontinuité pendant près de mille ans) et ses origines nationales (les Français ne prirent jamais leur roi à l’étranger) était plus qu’aucune autre adaptée à sa fonction symbolique et unitaire. Oui, il est urgent de la restaurer.
YVES MOREL
Docteur ès-lettres, écrivain, spécialiste de l’histoire de l’enseignement en France
et collaborateur de la Nouvelle Revue universelle
M.RIBUS vos réflexions sont pertinentes. En effet après plus de deux siècles de République il est, pour ma part hors de question de recréer une “restauration” vindicative et obtuse. Il importe de tenir compte ce cet “héritage républicains”si nous voulons gouverner. Par ailleurs la Vertu doit nous guider vers ce chemin.
Cette opinion que vous émettez sur l'”héritage républicain”, pour être répandue, ne me paraît pas pertinente. Tout simplement parce qu’il ne faut pas compter sur les institutions républicaines pour instaurer la monarchie. Si cette ré-instauration a lieu, c’est que l république aura irrémédiablement échoué. Dès lors on voit mal pourquoi il faudrait en tenir compte.
Actuellement, un Président est élu avec un peu plus de 50 % des électeurs. Si nous avions une monarchie, je ne suis pas sûre les français accepteraient un Roi avec un pourcentage supérieur.
Alors où est la différence ?
L’article de M. MOREL est bien écrit et très clair mais n’est d’aucune utilité. Ceux qui fréquentent ce blog sont déjà tout à fait convaincus de ce que rappelle cet universitaire. Les questions qui se posent aux royalistes sont d’un autre ordre.
Comment et quand une restauration peut-elle s’envisager ? La période est favorable compte tenu de la déconfiture de la Vè République et du retour aux nations. Pour autant, l’idée monarchique reste très confidentielle en France et les Français ignorent dans leur grande majorité qu’il existe encore des descendants vivants de nos rois.
Qui peut incarner ce projet de restauration ? A l’évidence un prince ; mais lequel ? Le comte de Paris est bien le chef de la Maison de France mais malgré tout le respect qu’on lui doit, est-ce un âge raisonnable pour soutenir un projet politique ? La place n’est pas faite pour le duc de Vendôme puisqu’il est question de régence. Alors, on glose et on attend.
Le droit dynastique est-il adapté à la société française de 2017 et après deux siècles de république ?Par exemple, est-ce pensable que les femmes d’aujourd’hui s’inclinent devant la loi de primogéniture mâle ?
Comment faire progresser la cause royale ? En la faisant connaître au plus grand nombre sans doute. Pour cela, à mon humble avis, il faut passer par les grands médias. Le comte de Paris le fait déjà mais je pense que ce devrait être au prince Jean qui s’y exprimer pour conjuguer la défense de la cause et la recherche de notoriété d’un prince jeune susceptible de régner à échéance de 10 ou 15 ans.
Enfin et surtout tenter de convaincre les royalistes de se convertir au réalisme politique.
Vous avez raison Ribus, ce texte à vrai dire, est plutôt destiné au Français qui ne sont pas royalistes
Les Français qui ne sont pas royalistes ne lisent pas La Couronne !
Toutes les publications sont bonnes à lire, celle de Mr Morel comme celle de Mr Ribus
Vous avez raison, Monsieur Adain, sauf quand ces articles sont diffusés sur les réseaux sociaux, dans ce cas là ces articles sont lus aussi par des non royalistes
je suis d’accord avec sur le fait que d’interdire le trône au nom de la loi salique est aujourd’hui anachronique
Eh bien, dussé-je passer pour anachronique, je considère que renoncer à la loi salique serait une absurdité. S’il faut pour restaurer la monarchie se convertir à l’idéologie de l’indifférenciation, cela n’en vaut pas la peine. La non-successibilité des femmes fait partie de l’héritage français comme la non accessibilité des femmes au sacerdoce catholique fait partie de l’héritage biblique. De plus ce serait une source de plus de contestation comme on le voit dans la succession des Deux -Siciles. Respectons les acquis de l’Histoire et des ancêtres.
pourquoi un femme ne serait pas règne aussi bien qu’un homme ?
1) La Monarchie tire sa légitimité de la tradition. Si on commence, dès l’éventuelle restauration, par violer la tradition, on commence très mal. Le seul fait que cette règle ait perduré lui donne une certaine légitimité.
2) La France, forgée à coups d’épée, serait fort dangereuse à gouverner pour une femme, car les femmes sont (statistiquement) nettement plus douces et humaines. Or, la France nécessite, si je puis me permettre, une certaine dose de brutalité que peu de femmes seraient heureuses d’apporter.
Arrêtons avec l’égalitarisme ! Oui à l’égalité des chances mais non à la discrimination “positive” de cette sociale-démocratie !
Excellente et très juste analyse, tout à fait d’accord, sauf sur un point :
La République et ses séides n’ont pas la classe, le courage, le sens de l’Honneur et du sacrifice des membres de l’orchestre du Titanic !
Nos politiciens sont des naufrageurs idéologues.Comme les rats, Ils quitteront le navire avant le naufrage !
Quant à nous, il faut montrer, soutenir et encourager la diffusion de la Vérité !
Merci et félicitations Monsieur Yves Morel !
la monarchie n’es pas quelque chose de figé dans le marbre, elle a toujours évolué !
Monseigneur,
Peu importe que la Monarchie soit possible si elle est nécessaire.
Votre héritage, mais aussi le notre, est en train de bruler sous nos yeux pendant que les français, vos sujets, s’apprêtent à choisir par défaut l’illusionniste éphémère de leur mise à mort. Où donc est cette ligne politique dont Jacques Bainville démontrait la nécessité et dont nous avons perdu le ferment?
Il n’y a pas d’homme providentiel, nous l’avons compris depuis 230 ans en parcourant les champs dont la « liberté » a fauché les vies. Plus encore, aujourd’hui qu’hier, il est de notre devoir de suppléer à la vacance d’un régime moribond rempli de coquilles vides. Notre devoir n’est il pas de rappeler le baptême de Clovis et d’exprimer l’obligation dont vous, votre famille, vos enfants, sont les héritiers devant « vos peuples de France ». Nous avons besoin de cette Renaissance.
Officier en retraite, mais toujours enfant de mon Pays, monarchiste de toujours, je vous implore de prendre la tête de cette armée pacifique que constitue ce pays réel désabusé. Quand je dis « vous », je m’adresse aussi à l’homme qui est le plus susceptible de projeter les français vers l’avenir, par sa jeunesse et par la famille dont il offre l’exemple. La France est la famille de cette Famille.
Notre France millénaire, faute de soins, meurt. Seul, en l’état des événements dramatiques qui se préparent inexorablement, un évènement providentiel peut lui redonner vie. Cet événement vous appartient.
Le Duc de Guise, dans les années 30, votre père dans les années noires, se sont adressés aux français par la parole mais aussi par l’action. Le présent, las, en a le besoin vital.
« Loin de la France, je meurs. »
Mussolini
Celui ci est arrivé au pouvoir sous la monarchie italienne qui ne l’a pas empêché
Par contre c’est bien le Roi qui ,à la grande surprise de l’intéressé ,a démis Mussolini et initié sa chute
Je pense qu’une troisième restauration ferait du bien au pays au regard des candidats a l’élection présidentielle qui nous sont plus ou moins imposé.
Merci infiniment Monsieur Morel! Votre belle et si”évidente”analyse de la situation actuelle en France devrait être lue et surtout comprise par une majorité de(jeunes)français.
Je partage avec vous, certainement,l’idée …que nous n’héritons pas de la terre de nos parents…Nous l’empruntons simplement à nos enfants!!
Une vraie monarchie constitutionnelle en France est à mes yeux une BONNE et bien meilleure solution à tous les maux de la société française actuelle. Vive la monarchie
QUE MONSEIGNEUR LE COMTE DE PARIS PROPOSE UNE CONSTITUTION POUR UNE MONARCHIE CONSTITUTIONEL AU FRANCAIS
GUISOLIA Michel
je suis tout a fait d’accord avec Monsieur LABITTE.
Il est temps d’exister par des propositions concrêtes
Comme le disait Joseph de Maistre, une vraie Constitution n’a nul besoin d’être rédigée. La monarchie de demain sera ce qu’en feront les circonstances, et bien vains sont les espoirs fondés sur un texte.
Excellente idée !