Afin, d’en finir avec la propagande des pseudo-légitimistes, qui tente depuis des années de légitimer leur prince de substitution à grand renfort d’arguments sans véritable valeur juridique et d’un révisionnisme éhonté de l’histoire de la monarchie française et de ses lois fondamentales, nous conseillons à tous nos lecteurs qui ne l’auraient pas encore lu ce magnifique ouvrage publié en 2013 aux Éditions Patrice du Puy « Le Roi légitime : Bourbon ou Orléans? » .

Ce livre analyse aussi les rapports entre le comte de Chambord et le comte de Paris, dès avant et lors la tentative de restauration de 1873. Il met en évidence la position des monarchistes français à la mort du dernier Bourbon de la branche aînée. Tout concourt à considérer que le comte de Paris était bien l’héritier dynastique du comte de Chambord, dont la quasi totalité de l’entourage, s’était ralliée à cette idée. Seuls quelques membres de ce qui fut appelé «la petite chapelle de Frohsdorf » , comtesse de Chambord en tête, pensaient autrement.
Le livre de Patrick Germain montre bien quels sont les vrais rapports entre les monarchistes français et la Maison d’Orléans, la Maison de France, depuis 1883. Les tentatives de ceux qu’il appelle les néo-légitimistes pour reconnaître l’aîné de la Maison de Bourbon comme chef de la Maison de France semblent bien dérisoires au regard de l’histoire et reposent, non sur sa vision raisonnable, mais sur une impossibilité d’accepter la réalité française, qui ne peut faire l’impasse sur 1789 et 1830, et lui substituer une fantaisie dynastique. L’objectivité de l’auteur qui n’a jamais manifesté aucun sentiment particulier en faveur de la Maison d’Orléans se retrouve tout au long de ses analyses qui présentent les faits comme ils se sont passés, et ont été perçus au cours des siècles, et non comme certains souhaitent aujourd’hui qu’ils se soient passés.
« Le roi légitime – Bourbons ou Orléans – L’impossible querelle entre cousins » offre au lecteur la possibilité de mieux connaître une querelle dynastique qu’il juge sans objet mais divise profondément le mouvement monarchiste français. Patrick Germain est l’auteur de “Charles et Zita, derniers souverains d’Autriche-Hongrie” et co-auteur de «Mon père, mon frère les Shahs d’Iran – Entretien avec le prince Gholam-Reza Pahlavi ».
« Le roi légitime – Bourbons ou Orléans – L’impossible querelle entre cousins », Patrice du Puy, Éditeur à Paris. ISBN : 979-10-90452-12-1 – Prix TTC : 19,50€
Il est possible de le commander directement chez l’éditeur :
Deux extraits d’une interview de Patrick Germain, juriste de formation et de profession devenu historien, montrant comment cet auteur en est venu à se pencher sur la question abordée dans son ouvrage, d’une part, et résumant pour partie ses conclusions, de l’autre – interview publiée sur ce site :
http://www.innovation-democratique.com/La-definitive-legitimite-des.html
“La fréquentation des sites traitant de […] la royauté m’a permis de noter que la question de savoir qui pouvait légitimement revendiquer le trône de France, en cas de restauration de la monarchie, occupait beaucoup de monde […]. J’ai donc décidé d’entamer des recherches pour savoir ce qu’il en était puis j’ai mis mes recherches sur le papier avec la volonté d’en faire un livre. Tout tourne autour de la question de savoir si la renonciation au trône de France du petit-fils de Louis XIV, Philippe V d’Espagne était valide ou non. La question principale est de savoir si l’on peut renoncer de son propre chef à la couronne en France ou pas. En regardant l’histoire, il semble que oui.”
“[…] en 1316, Jeanne de France fille de Louis X et de Marguerite de Bourgogne, a été contrainte par ses oncles, Philippe V puis Charles IV en 1322, puis par son cousin Philippe VI de Valois en 1328 à renoncer à ses droits alors qu’elle était l’héritière la plus directe de Louis X.
La grand-mère de Jeanne, Agnès de France […] s’opposa à cette renonciation, tout autant que l’Église.
Cette renonciation n’a rien à voir avec une quelconque application de la loi dite Loi salique c’est une décision d’opportunité.
Cette loi ne sera en effet « exhumée » qu’en 1358 par un moine de Saint-Denis nommé Richard Lescot et ne sera codifiée qu’en 1460, sous Charles VII sous le nom de « La loi salique, première loi des François, faite par le roi Pharamond, premier Roy de France ». […] Il existe donc un précédent historique qui démontre que la renonciation est donc possible.”
Dans un texte de 1895 titré ”Comment les femmes ont été exclues, en France, de la succession à la couronne”, l’historien et archiviste (et proche de la famille de Gaulle : le général et son père) Paul Violet, chartiste, spécialiste de l’histoire du droit et membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, avait déjà relevé, avant M. Germain : « Le 27 mars 1318 (n. s.), un nouveau traité fut conclu à Paris entre Philippe le Long et Eudes, duc de Bourgogne, ce dernier agissant au nom de sa nièce, en son nom propre et en celui de sa mère, avec laquelle il était tuteur ou curateur de cette nièce. Par ce traité le duc de Bourgogne renonce définitivement pour sa nièce aux droits qu’elle pouvait avoir sur les royaumes de France et de Navarre. Il renonce de plus, au nom de cet enfant et en faveur de Philippe le Long et de sa postérité masculine, aux droits qu’elle avait sur les comtés de Champagne et de Brie. Il s’engage à lui faire ratifier ce traité lorsqu’elle aura atteint l’âge de douze ans et à obtenir plus tard la même ratification de son mari. Ce mari sera, aux termes mêmes du traité Philippe d’Évreux ».
Précisons que, si elle dut renoncer à ses droits sur le Trône de France, la princesse Jeanne finira, avec son époux, par monter sur le Trône de Navarre.
P. Violet, ”Mémoires de l’Institut de France”, tome 4, 2e partie, 1895, p.143.
C’est Paul Viollet et non Violet, pardon pour la faute…
Un ancien, austère mais très bon ouvrage, synthétique et bien documenté, dans lequel le juriste Louis Bouly de Lesdain traitait déjà en détails de cette supposée question du prétendant légitime (du strict point de vue du droit) après la mort du comte de Chambord, concluant bien sûr dans le même sens que Patrick Germain :
“Comte de Paris ou duc de Madrid ? Étude de droit public”
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k74467r/f1.image
Cet avocat et docteur en droit y examinait, notamment, les prétendus arguments avancés par ce groupuscule qui forma la “petite chapelle de Frohsdorf” qui, autour de la veuve du comte de Chambord, avait tenté de pousser le beau-frère de cette dernière, un prétendant carliste au Trône d’Espagne, à présenter aussi sa candidature fantaisiste à la Couronne de France.
Ce livre est remarquable par son érudition et la qualité de ses sources. Seul petit problème: il ne semble pas toujours comprendre ce qu’est le royalisme cela donne à son ouvrage une tonalité discutable. Il n’en mérite pas moins de figurer dans une bonne bibliothèque.
À Guy Coquille : Vous avez raison, mais il se trouve que M. Germain n’est pas royaliste ; ceci dit, cette synthèse est d’autant plus intéressante qu’on ne saurait soupçonner son auteur d’être partisan.
Toutefois, cet ouvrage ne pouvait pas plaire, évidemment, aux Blancs d’Espagne – pseudo-légitimistes mais vrais révisionnistes…